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dans un décors kitsch exotique il existe une photo de la lahaie attachée toute *** à un poteau d'exécution.. .
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Date de création : 30.12.2007
Dernière mise à jour :
13.12.2011
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Quand Malevitch vide l'espace de la peinture de tout son contenu, pour retrouver le blanc virginal du vide c'est en suivant une logique mentale, un raisonnement, intellectuel, une volonté ostentatoire de marquer des points dans cette attaque en règle dont la peinture fut l'objet (et la victime) au début du XX° siècle.
Après lui, point de salut comme après Duchamp et pire encore parce que Duchamp ouvrait la voie à tous les faiseurs de simple choix crédité de valeur artistique, alors que Malevitch lavait le tableau de toute prétention que d'être sa matérialité même. Une nudité monacale.
Vint Miro qui remplissait sa toile des multiples détails d'une réalité vue au microscope (La Ferme). Passant alors progressivement du plein réaliste à une sarabande mi moqueuse, mi enchantée, de faits picturaux détachés du vrai pour s'inventer du merveilleux, de la fantaisie, le pur plaisir de danser la peinture.
Comme Pollock, qui explore l'espace infini par la liberté accordée au pinceau de s'élancer sans la lourdeur de la représentation, Miro va élargissant son champ d'investigation spatiale et atteindra la peinture sans limite, le vide sidéral.
Du bleu des vastes espaces il s'enchante. Il pourrait y choir. S'étourdir.
Alors, comme des repères, il pose des totems qui ont pour fonction de fixer un espace, d'en concentrer l'esprit. Il décline, sur un rythme de danse intime, une affirmation primaire de soi. Retrouvant la magie des signes premiers.
Joan Miro avait commencé comme tout peintre qui, débutant, s'embourbe dans la matière, lève de tonnes de couleurs qui s'encrassent. On sait (l'histoire nous le dit) que c'est à partir de "La Ferme" qu'il se découvre, faisant, de celle-ci, un émiettement de détails, chacun prenant son autonomie.
Dès lors, il était près pour occuper l'espace en des visions aussi vastes que ses rêves. Ce sont des plongées dans les galaxies, des abysses mouvantes, des danses exotiques et des gestes fous.
Lutins, corps en lévitation, étoiles chutant des sommets de l'infini, tout se met en branle et fait de chaque toile une fête.
Il est familier des galaxies, sorte de Charon mythologique qui fait passer le fleuve de l'espace pour conquérir des continents scintillants et ardents de neuves forces, à moins qu'il ne soit, tel Icare, filant vers l'infini, autrement dit un imagier d'espaces nouveaux où l'oeil aime à se perdre.
Le titre, d'emblée, incline à une lecture tranquille, un peu celle qu'on accorde à des textes qui demandent à mûrir en nous quand on les a assimilés. René Char apporte à la poésie la dimension de la maxime, de l'énoncé philosophique (voire moral) ce qui donne à chaque phrase le poids du temps qu'elle meuble, comme un souvenir très cher, une patience qui est celle de la sagesse.
Miro vient dans ce territoire si épuré, jetant taches et signes comme pour musarder dans un parterre de fleurs épanouies. C'est tout le charme de sa pratique, encore qu'il possède le savoir avec pudeur et la philosophie avec respect.
Il faut le voir, se promener rêveur dans son atelier et distribuer ça et là, sur des toiles en attente, ces signes qui sont non seulement les marques d'un passage mais la quintessence de la sagesse qu'il distille avec méticulosité, un rien de retenue, ce qui est bien un paradoxe quand on voit sa peinture en coulées, jetées, mais ce sont des instants fixés dans l'instantanéité de l'émotion. Philosophie et sentiments font bon ménage.
Plus que tout autre, des nombreux peintres qui se sont associés au mouvement surréaliste ou par lui ont été reconnus, Joan Miro va poursuivre une oeuvre dans la complicité et la fraternité des poètes. Il en illustre beaucoup, avec un éclectisme qui en dit long sur l'étendue de sa culture, et de sa curiosité.
Mais, de quelque origine qu'il soit, et quelque soit sa trajectoire, Miro l'acclimate à sa propre conception de la poésie.
Des mots des autres il fait sa pâture.
Tant par sa vélocité graphique, son sens émerveillé de l'espace que la cadence des formes qu'il dispose avec une musicalité céleste, il révèle "l"aurore de la parole". Allant là où les mots émergent, se développent à la manière d'une plante qui croît au soleil, comme un événement naturel, la logique qui veut que des profondeurs de la terre, de la pensée, de la sensation, émergent des formes qui trouvent leur finalité dans l'acte même de peindre. La poésie est déjà cet exercice des profondeurs, ce processus de révélation.
Il y a une part automatique dans le dessin, il est une conséquence de la valeur accordée aux forces de l'automatisme. Breton ne l'a-t-il pas institué en méthode créative !